Depuis quelques années, William Gosselin participe à DÉFI VÉLO pour y partager ses aventures à bicyclette. Avec son frère, ce franco-Suisse de 36 ans est également à l’origine d’un concept étonnant de chasse au trésor à vélo : Les Frères Brigands.
A la découverte du monde à vélo
William a commencé le vélo un peu par hasard, pour occuper ses week-ends. C’est en lisant « On a roulé sur la terre », de Sylvain Tesson et Alexandre Poussin, que le jeune homme décide de partir pédaler un peu plus loin, d’abord autour du lac de Joux ou du Léman, puis à l’étranger. Au terme de son Bachelor, il entreprend une année sabbatique où il se rend à vélo en solitaire jusqu’au Sénégal, point de départ d’un tour du monde qui durera une année !
Même s’il confie avoir été confronté à la solitude et à l’ennui pendant ce voyage initiatique, il développe une passion pour l’aventure et le vélo. Il se remet en selle quelques années plus tard, cette fois avec sa compagne, pour un voyage de six mois en Asie qu’il décrit comme un « plaisir absolu. » C’est ce type de voyage qu’il recommande et qu’il partage avec les jeunes venus l’écouter dans le cadre de DÉFI VÉLO : « Le top c’est de partir avec quelqu’un qu’on aime, voyager à l’envie, de manière spontanée. » Pour lui, le vélo est un excellent moyen de découvrir le monde, « mais il faut aussi savoir s’en détacher parfois, pour continuer à pied ou faire du stop. » Il met également en avant le rythme paisible qu’offre le voyage cycliste, une petite routine plaisante qu’il affectionne particulièrement.
Les Frères Brigands : L’aventure cycliste pour tous
Après avoir travailllé dans le tourisme en Mongolie, William rentre en Suisse juste avant l’arrivée du Covid-19. Pendant le confinement, le franco-suisse, qui ne peut plus travailler, cherche à se distraire. Avec son frère, il imagine une chasse au trésor à vélo pour sa famille, à l’occasion de la fête des mères. C’est dans les bois du Jorat, où il pédalait ado, que prend place ce premier jeu de piste construit autour de la légende des brigands du Jorat. William, qui s’est longuement renseigné sur cette histoire pour concevoir le jeu, explique que ces brigands « peuplaient les forêts de la région et détroussaient les bernois ». Il précise que l’histoire a été quelque peu romancée et qu’il s’agissait en réalité de paysans désoeuvrés, commettant de nombreux méfaits.
La chasse au trésor est un succès dans la famille des deux frères, et ils décident de ne pas en rester là. Ils créent « Les Frères Brigands », un projet ambitieux et innovant de jeu de piste cycliste qui s’adresse à tout un chacun. L’usage du vélo permet de concevoir des parcours longs avec de nombreux spots à découvrir pour les curieux.ses se prêtant au jeu. Le défi, pour les deux frangins, est alors de satisfaire les cyclistes aguéris sans dégouter les novices, en proposant des itinéraires bien adaptés pour les groupes mixtes. Le concept plait et permet au projet de se développer dans d’autres régions autour d’autres thématiques : le Major Davel en Lavaux, les bisses valaisans, ou encore Henry Dunant à Genève sont autant d’inspirations pour les frères brigands qui cherchent à créer des parcours originaux autour d’histoires emblématiques locales. Aujourd’hui, beaucoup de ces jeu de pistes se font à pied, mais le vélo est toujours présent sur certains parcours, et William assure qu’il continuera de développer des aventures pour les cyclistes.
De la suite dans les idées
William nourrit l’ambition de pouvoir vivre pleinement de son projet alors que Les Frères Brigands grandissent et se font un nom un peu partout en Suisse Romande. « De plus en plus d’offices du tourisme nous proposent des partenariats. Ils nous financent pour qu’on crée des histoires chez eux » explique William. Il espère aussi que les kits des chasses au trésor, aujourd’hui uniquement disponibles sur le site des deux frères, pourront un jour être vendus en magasin. Est-ce que le projet sera étendu à l’étranger ? Willam répond qu’il existe déjà une aventure des Frères Brigands à Lyon, sur le thème de la résistance et de Jean Moulin. La suite ? Peut-être Paris, mais il rappelle qu’une notoriété prend du temps à se constuire et qu’il faut « être dedans à 100% ».
S’investir à fond dans son projet, c’est l’objectif de William Gosselin qui s’est essayé à d’autres actitivés, parfois sans réussir à y trouver un sens. Il a notamment travaillé en tant que chargé de mission vélo pour la région Auvergne-Rhône-Alpes en France, ce qui lui a permis de « toucher un autre aspect du vélo », plus institutionnel. Mais il confie que le travail de bureau ne lui correspond pas vraiment et qu’il préfère le côté concret de son projet phare. « Les Frères Brigands, ça ne va peut-être pas faire bouger des lignes, mais ça peut faire bouger des gens. »
En parallèle de ses joyeux brigandages, William fait aussi « bouger des gens » en tant qu’intervenant à DÉFI VÉLO. Un peu partout en Suisse Romande, il raconte ses aventures aux jeunes dans le but de les inciter à adopter le vélo. Avant cela, il a aussi eu le rôle de moniteur DÉFI VÉLO, une expérience mémorable. Il se souvient des moments de partage et des rencontres marquantes, qui auront sans doute renforcé sa passion pour la petite reine.
