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André-Laurent Perruchoud – Vélocité Valais

Inspiré par les récits des coursiers.ère.s à DÉFI VÉLO, André-Laurent Perruchoud décide de se lancer dans ce drôle de métier. Il est aujourd’hui co-directeur de Vélocité Valais, une société de coursiers.ère.s à vélo à Sion.

Le job idéal 

André-Laurent a grandi à Réchy en Valais. Pendant longtemps, il ne pédale que de manière occasionnelle et rien ne le prédestine à une carrière dans le monde de la petite reine. C’est durant ses études à Genève qu’il adopte le vélo au quotidien et découvre ses nombreux avantages : « C’est plus rapide que le bus, et surtout, ça apporte une sensation de bien-être. Tu démarres la journée avec tellement d’énergie ! » Convaincu, il s’équipe d’un vélo de route plus performant et commence à l’utiliser pour presque tous ses déplacements. Un peu plus tard, alors qu’il cherche à travailler en parallèle de son Master, il découvre une annonce pour devenir moniteur à DÉFI VÉLO, une opportunité qu’il qualifie de « surréaliste » tant elle lui correspond. Ancien moniteur dans des camps de vacances, le valaisan apprécie particulièrement le travail avec les jeunes et la cohésion de groupe. Retrouver cette dynamique dans un environnement où il peut promouvoir le vélo constitue pour lui le job de rêve. Il postule et intègre l’équipe de DÉFI VÉLO quelques semaines plus tard. En 2016, il devient chargé de projet (VD-FR-NE) au sein de l’organisation.

De cette époque à DÉFI VÉLO, André-Laurent retient surtout les moments d’échange et de convivialité lors des journées de « qualifs » qui l’ont parfois fait voyager : « Les qualifs pouvaient avoir lieu à l’autre bout de la Suisse. J’allais dormir chez des potes moniteurs la veille puis on prenait le train hyper tôt. Il y avait une chouette ambiance. » C’est lors de ces mêmes qualifs qu’il entend les récits des coursiers.ères, intervenant.e.s dans le cadre de l’activité. Les histoires de ces livreurs à vélo le fascinent : « Tu rends service, de manière non motorisée et ça te permet de faire du sport, le tout en étant payé ». À nouveau, le job semble idéal pour André-Laurent qui s’empresse de déposer sa candidature en novembre 2018 à Vélocité Lausanne, une célèbre agence de coursiers.ères dans la capitale vaudoise. Il postule une fois, deux fois, trois fois, sans succès… Une ultime relance, deux mois après sa dernière postulation, reçoit un bref mail de réponse : “On a besoin de quelqu’un. Si tu es toujours motivé, on planifie un shift d’essai.”

Une vie de coursier

André-Laurent passe par trois journées d’essai pour évaluer sa capacité à se débrouiller sur la route, à s’orienter dans la ville pendant la tournée et surtout à suivre la cadence. Le valaisan est engagé mais ses débuts dans le métier le mettent à rude épreuve avant qu’il ne trouve progressivement son rythme de croisière. En parallèle, il poursuit son engagement auprès de DÉFI VÉLO : « Je faisais du vélo tous les jours de la semaine, sauf le dimanche. » En 2022, il déménage à Sierre et rejoint Vélocité Valais, poursuivant ainsi sa carrière dans son canton d’origine. Il y occupe notamment le poste de dispatcheur, dont le rôle est de réceptionner les appels et d’organiser les courses. Un an plus tard, alors que l’agence fait face à des difficultés financières, il prend les rênes avec le soutien de ses collègues et en assume la co-direction à partir de décembre 2023. Il souligne que la gouvernance de Vélocité Valais est bel et bien horizontale. Bien qu’il soit directeur « sur le papier », la société est piloté par une co-direction de quatre personnes.

Aujourd’hui, l’entreprise tourne bien, et son directeur s’épanouit pleinement dans son rôle. Il explique à quoi ressemble la journée type d’un.e coursier.ère à Vélocité Valais : « On a des courses quotidiennes, et d’autres plus exceptionnelles, quand on reçoit des appels urgents par exemple ». Les livraisons régulières incluent des tournées de courrier, la distribution de pain dans les commerces, la livraison de fournitures de papeterie aux entreprises et bureaux du canton, ainsi que le transport de prélèvements et d’échantillons médicaux vers des laboratoires ou des hôpitaux. André-Laurent et son équipe peuvent aussi compter sur le réseau Swissconnect qui relie de nombreuses agences de coursier.ères dans différentes régions par le train, un service qui permet une livraison particulièrement efficace : « Les échantillons sont prêts à 10h30 à l’hôpital de Rennaz et sont chargés dans le train par des coursier.ères sur place vers 10h50. Ils arrivent à 11h24 à la gare de Sion, on les récupère et, avant midi, on les livre à destination. » Après Swissconnect, la deuxième activité la plus dévelopée à Vélocité Valais est le projet « Dring Dring », qui propose des livraisons de courses à domicile : « Les gens font leur shopping dans les supermarchés ou les boutiques, déposent leurs sacs au service client, et se font livrer par nos coursiers.ères. » L’opération est financée par les client.e.s eux-mêmes mais aussi par la ville et les commerces.

Un métier d’avenir

Parmi les livraisons plus insolites, André-Laurent se souvient avoir remis des cœurs dans une entreprise de biotechnologie lorsqu’il travaillait à Lausanne. Il a aussi assuré des déménagements, en transportant un canapé accroché sur un vélo cargo, et livré des sapins à l’approche de Noël. Selon lui, « la majorité des gens n’imaginent pas tout ce que l’on peut transporter à vélo, ils n’y pensent même pas. » Le directeur de Vélocité Valais est pourtant convaincu que son moyen de transport est plus avantageux qu’une voiture pour effectuer des livraisons. Il met en avant la rapidité des transports cyclistes avec le réseau Swissconnect, le coût d’entretien quasi nul des vélos, l’absence de nuisances sonores et la practicité pour rouler en ville, surtout dans les centres où les voitures ont souvent un accès limité. En tant que coursier, il apprécie aussi l’aspect sportif de son métier qu’il ne retrouverait pas au volant d’une voiture : « ça nous fait bouger. »

Questionné sur l’avenir de son entreprise, André-Laurent explique qu’il souhaite la développer de façon maîtrisée et progressive. Il se dit aussi tributaire de l’évolution de la ville, en expliquant que l’expansion de celle-ci pourrait amener de nouveaux clients à Vélocité Valais. Quant à l’avenir de la livraison à vélo, et de la bicyclette en général, le coursier se montre particulièrement confiant : « La question n’est pas de savoir si ça va se développer, mais quand. » Il observe que de très nombreuses villes s’y mettent, en comprenant les avantages que leur rapporte le vélo. L’optimisme d’André-Laurent ne l’empêche pas de faire la promotion de la petite reine autour de lui, notamment auprès des jeunes dans le cadre de DÉFI VÉLO. Il espère susciter des vocations, rappelant que sa carrière a débuté là : « DÉFI VÉLO a été l’élément déclencheur, un milieu super épanouissant qui m’a mené où je suis aujourd’hui. »

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